jeudi 14 juillet 2011

Le trésor de la tête noire



Mais que Diable le vieux Flint venait-il faire dans cette galère ?
Des heures qu'il ramait dans cette eau gelée, qui menaçait sans cesse de le renverser, à la poursuite de ce maudit dauphin doré. Il finirait par y laisser sa pipe et son ciré mais pas question d'abandonner.
La fortune l'attendait... enfin.

Tout avait commencé trois jours plus tôt à la taverne de l'Antique Flibuste.
Flint, revenu de sa pêche quotidienne, qui suffisait tout juste à la nourrir et à payer son eau de vie, était installé dans un coin sombre, son coin, et savourait sa soupe avant d'aller se coucher.


Deux marins, forts en gueule et à la descente facile, se pavanaient de plus en plus vivement devant l'assemblée présente : ils avaient trouvé le moyen d'atteindre le trésor de la Tête Noire, la teigne des pirates sur toutes les mers connues de ce globe.
Ce trésor était, dit-on, enfoui au large de nos côtes et pour mettre la main dessus, il suffisait de capturer un dauphin doré qui saurait vous mener jusqu'au magot.
La capture n'était pas aisée. Seule la pipe en terre rouge de la Tête Noire, utilisée comme un sifflet magique, permettait d'attirer le poisson dans ses filets.




Et les deux lascars de la taverne se vantaient d'avoir mis la main sur la pipe de Tête Noire.
Ce soir-là, quand ils quittèrent la taverne, la panse pleine de bière, et la tête vide comme une huître fraîchement gobée, ils ne se doutaient pas qu'un vieillard mal intentionné les attendait à l'angle de la rue du port, une pagaie à la main.
Ils furent bien faciles à assomer, et la pipe en terre rouge bien aisée à trouver.




Voilà donc comment, depuis trois jours, Flint arpentait le large dans sa coquille de noix, la pipe à la bouche.
Plus rien à boire, plus rien à manger.
Que les flots à affronter et le temps qui commençait sérieursement à se gâter.
Le vieil homme commençait à décliner quand un point lumineux attira son attention au détour d'une vague. Il manoeuvra sa barque et rama de toutes ses forces jusqu'au repère brillant.
Il était là. Le dauphin d'or qui sautait sur l'écume et replongeait aussitôt.
Flint soufflait dans sa pipe, ramait, soufflait, tirait sur les bois des pagaies, et soufflait à s'en époumonner.



Le dauphin, à mesure qu'il s'approchait, semblait s'apaiser et ralentir sa course.
Flint réussit finalement à lancer une corde autour du cou du dauphin.
Il enroula l'autre extrémité autour de sa cheville afin de garder ses deux mains libres pour mener le bateau.
Mais il n'eut pas le temps de poser les deux mains sur les rames : le dauphin plongea, l'entraînant à sa suite.
Flint était pris de panique. Comme tout bon marin qui se respecte, il n'était pas doué pour la nage, préférant garder les pieds au sec et l'eau pour la poiscaille.

Il s'enfonçait dans l'eau à la suite de la flêche d'or. Des poissons inconnus croisaient leur trajectoire.



Des couleurs incroyables illuminaient le fonds de l'eau à mesure qu'ils s'enfonçaient.
Flint ne perdait pas encore connaissance.

Là, devant eux, s'ouvrit une caverne souterraine : le repère de la Tête Noire. Le trésor enfoui : de l'or, des pierres précieuses, des merveilles, cernées de squelettes par dizaines.

Le prix à payer pour atteindre le magot.
La mort.

Ils allaient entrer dans la grotte sous-marine quand Flint réussit à détacher la corde enroulée autour de son pied.



D'un coup de talon, il remonta juste avant que l'antre se referme sur lui.
Il réussit par miracle à rejoindre sa barque et à regagner le port.



Ce soir-là, le vieux Flint ne fût jamais aussi ravi de retrouver la vieille Flibuste, sa soupe et son eau de vie.
Des marins étaient là, comme tous les soirs, à parler de nouveaux galions à conquérir, de trésors à découvrir.

Mais désormais, quand on demandait au vieux Flint s'il n'avait pas envie lui aussi de richesses et de conquêtes, ils laissaient les jeunes loups s'enflammer, finissait sa soupe et allait se coucher.
Il y avait pêche le lendemain, mieux valait se lever tôt si on ne voulait pas râter les meilleurs poissons.
Des vrais poissons.

Et en rentrant chez lui, le vieux Flint savourait quelques bouffées de sa vieille pipe en terre rouge, toujours là pour lui rappeler  que les sirènes ne sont que de vilaines chimères.



...

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lundi 11 juillet 2011

mardi 5 juillet 2011

QUAND JE SERAI GRAND... (une histoire de Victor)


Plus tard, lorsque je serai grand...

Mon métier : je serai pompier spatial. Je sortirai du pétrin les gens qui auront heurté des météorites.


Mes loisirs : quand je rentrerai chez moi, je dirai à mon robot de me préparer un thé.


Ensuite j'irai épater mes voisins avec ma moto volante.

Je pourrai aussi transformer en sous-marin ma voiture à écailles (la Porsche du futur).


Je serai célibataire. J'aurai trois chats, six chiens, 36 poussins, 49 animaux aquatiques, un ours, un brachiosaurus, un couple de dimétrodons, un couple de tyranosaurus et leur enfant tyranosaurus.


J'aurai une piscine pour mon lipleurodon, mais il y aura aussi un mamouth, et un ophtalmosaurus, mon insecte s'appellera Yneria.

Je veillerai à ce que mon vélociraptor ne vole pas les oeufs de mes autres dinosaures, sinon mon tarbosaure ne serait pas content.

J'habiterai à la campagne, loin des journalistes et des chercheurs de dinosaures.
J'éduquerai mes dinosaures et mes animaux en captivité. Je leur apprendrai les bonnes manières, j'aurai une maison volante et je vivrai heureux avec tous mes animaux.